LE DÉFI DES ANNÉES 80
Nous sommes à la fin des années 80, et les Actions Mens sont au top de leur forme, et pour cause, rien ne peut les arrêter… Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger dézinguent tout sur leur passage sans la moindre égratignure, Jean-Claude Vandamme expérimente ses premiers grands écarts et Steven Seagal brise déjà moult jambes, bras et poignets. Sans oublier Chuck Norris qui lui… continue à chucknorriser les méchants. Mais voilà que l’invinsibilité des bourrins made in Hollywwod va être remise en question avec un film qui va changer les règles de l’actionner : Die Hard ! Ou plus exactement à l’époque Piège de Cristal (C’est un peu comme La guerre des étoiles qu’aujourd’hui tout le monde appelle Star Wars… nostalgie, quand tu nous tiens…). Bruce Willis, le détective cool de la série Clair de Lune va révolutionner le film d’action et surtout son héros. Certes, il continue à sortir de vannes avant de frapper ou de tirer, mais cette fois il va douter, même pleurer, et surtout il va morfler sévère ! Et le plus dingue, c’est que le spectateur va y croire, pendant quelques numéro de la franchise en tout cas… Et c’est bien le problème de ce Die Hard : Belle journée pour mourir, c’est que l’on y croit plus une seconde, voire qu’on s’y ennui ferme, comme Willis d’ailleurs. Et si c’était tout simplement le bon moment pour arrêter ? Après les « comebacks » ratés de Sly (Du plomb dans la tête) et de Schwarzy (Le dernier rempart), le vrai retour des années 80 ne se trouvait-il pas ailleurs ?
À l’annonce de l’arrestation pour meurtre de son fils Jack, John McClane s’envole pour la Russie afin de le sortir du pétrin. Jack se révèle être un agent de la CIA. Du cœur de Moscou à la centrale nucléaire de Tchernobyl, vont s’ensuivre fusillades, explosions et trahisons… ça donne tout de suite envie !
Au cinéma, une franchise, c’est un peu comme un élastique. À force de tirer dessus, il finit par vous péter à la gueule (exception faite, parfois, des James Bond). Le risque d’être déçu est souvent présent, et vous fait réaliser à quel point « C’était mieux avant ! ». Le cinquième opus des exploits de John McClane réussit juste à tuer la saga des Die Hard. Ce qui a longtemps fait le charme du personnage incarné par Bruce Willis, en dehors de sa capacité à « se trouver au mauvais endroit au mauvais moment », c’est cette sensation de vulnérabilité, de guy next door un peu malchanceux. Cette fois, même Iron Man dans son armure ne passerait pas à travers tout ce qu’il endure.
Alors, tant bien que (surtout) mal, Une belle journée pour mourir essaye de dissimuler le vide sidéral de son scénario, l’ineptie de ses dialogues et le manque de compréhension de l’essence même du personnage de John McClane par une suite ininterrompue et usante de poursuites, fusillades et d’explosions. Pire que tout, Bruce Willis n’y croit plus : on sombre dans la caricature, et il s’en fout… Au moins, son prédécesseur Die Hard 4.0, était un mauvais Die Hard, mais un bon film d’action. Ici, même pas ! John Moore (Max Payne, le remarke de La Malédiction… bah, oui…), se contente de nous livrer une brique de soupe à la date limite de consommation largement dépassée….
Exit donc le héros des 80’s qui veut avoir l’air moderne, et rendons vraiment hommage à cette décennie bénite des films d’action…
Comme Bruce Willis, donc, dans le premier Die Hard, Gerard Butler incarne un personnage qui, grâce à son talent de flic et beaucoup de malchance, devra combattre pratiquement à lui tout seul toute une armée de terroristes. Mis à l’écart de la garde rapprochée du président Asher (Aaron Eckhart) à la suite d’un incident survenu il y a plus d’un an, Mike Banning (Butler) peut se racheter en mettant à profit sa connaissance des lieux quand des terroristes nord-coréens investissent la Maison-Blanche.
On ne se mentira pas La chute de la Maison Blanche est un film de propagande pure et simple, fun, comme savent si bien le faire les américains. Une ode à l’héroïsme des agents qui risquent leur vie pour protéger le Président, et à la lutte constante que mène ce beau pays face à ceux qui voudraient remettre en question ce symbole de liberté qu’il représente. Tout cela sans aucune subtilité, c’est entendu. Oui, les américains sont et resteront toujours de grands enfants… Mais pour autant, ne boudons pas ce spectacle qui défie toute crédibilité… pour notre plus grand plaisir !
On peut tout de même reprocher au film son manque de second degré, se prenant parfois terriblement au sérieux. L’ambition du réalisateur Antoine Fuqua, qui avait atteint jadis un bon niveau de respectabilité grâce à Training Day, semble être ici de battre le record du plus grand nombre de coups de feu et d’assassinats jamais recensés dans un long métrage. L’humour Tarantinesque en moins.
Olivier Fournel
(A good day to Die Hard) Sortie depuis le 07 février 2013; de John Moore; Avec : Bruce Willis, Jay Courtney, Sebastian Koch… Long-métrage américain; Genre : Action; Durée : 1h37 Distributeur : Twentieth Century Fox
(Olympus has fallen) Sortie le 20 mars 2013; d’Antoine Fuqua; Avec : Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Ashley Judd… Long-métrage américain; Genre : Action Durée : 1h51 Distributeur : SND